~ Par une chaude après-midi estivale (ou presque) ~ [PV Hinoiri Oracion]

[HRP] En voilà une jolie écriture... Oo Je n'utiliserai plus que celle-là ~~ [/HRP]

Il faisait chaud ce jour-là, peut-être même bien trop chaud pour Ishu. Sa peau, si pâle, lui paraissait prendre feu dès qu'elle était victime d'une exposition trop forte. Ainsi, elle avait rapidement eu l'initiative de déployer au-dessus de sa tête un parapluie noir qu'elle avait pris en partant, prévoyante. Mais l'air restait lourd et la désagréable sensation de cuire sur place lui fit tirer la langue de mal-être.
C'est dans cet état d'esprit que la jeune femme déambulait dans les rues pavées de Drachin. Sa démarche était, comme à son habitude, extrêmement tordue et désordonnée, effet renforcé par ses jambes rendues lourdes à tant de chaleur. Mais que faisait-elle ici, me demanderez-vous, si loin de son lieu de travail qu'était Termina ? Et bien, si la borgne avait fait ce si long déplacement, c'était dans le but de patrouiller dans la zone portuaire et ainsi vérifier que les rebelles s'y tenaient à carreau. Du moins là est la version officielle : en réalité, si elle s'était proposée avec enthousiasme à cette mission - alors qu'un simple sous-fifre aurait suffi, soi-dit en passant -, c'était uniquement afin d'obtenir un prétexte pour pouvoir se rendre à Drachin et y voir du pays. Car quoi de mieux qu'un vaste océan pour purifier son esprit des sombres et envahissantes idées citadines ?

Ishu, agacée par le soleil cognant de toute part, s'arrêta brusquement au milieu de la rue et, levant les bras, se mit à hurler, purement et simplement. S'il y avait bien une chose que la jeune femme ne supportait pas, c'était que l'astre du jour ose ainsi s'attaquer à elle et à sa peau si sensible. De plus, sa gorge était affreusement sèche et la fatigue causée par les longues heures de voyage l'acheva : elle se laissa exagérément tomber à genoux sur les pavés brûlants et, d'un air volontairement dramatique, dressa son parapluie en direction du ciel, gémissant :

« Ma cravate pour une tasse de café !... »

Si un quelconque Dieu existait, alors sa prière ne fût pas entendue. Cependant, comme y ayant accordé une oreille distraite, elle reçut tout de même une légère brise marine qui vint doucement rafraîchir son visage qui, étonnement, restait parfaitement blanc malgré les durs rayons solaires qui le frappaient. Le vent lui avait par la même occasion apporté une quantité écoeurante de parfums marins, mélanges d'eau salée, d'algues et de poissons frais ; ce qui piqua douloureusement la gorge sèche de la jeune borgne qui poussa un soupir plaintif.
C'est à cet instant qu'une étincelle agressa de façon brève sa pupille déjà rétrécie. Tournant la tête, elle s'aperçu que l'éclat provenait du reflet sur une pancarte suspendue un mur où l'on pouvait lire : « La taverne du canard volant ». Pas la moindre hésitation ne se saisit d'elle : d'une force toute nouvelle elle bondit sur ses pieds, et se précipita vers le bâtiment dont elle passa violemment la porte. Cet acte avait attiré la plupart des regards des clients déjà présents dans le bar, mais Ishu s'en fichait bien. Bousculant un homme au passage, elle alla brusquement de coller au comptoir et demanda au plus vite une tasse de café. Elle trépignait sur place, le parapluie encore ouvert dans la main. Pendant que sa boisson se faisait faire, elle risqua un regard en arrière et se mit à dévisager chaque personne ayant les yeux plus ou moins rivés sur elle. Quoi, il n'avait jamais vu un Être Supérieur tel qu'elle avoir soif ?

Des hurlements, des bruits stridents d’oiseaux, une odeur nauséabonde, les pas résonnants sur un pavé dallé. Le démon ouvrit ses yeux pour laisser ses deux pupilles vertes, découvrant cette vision horrible pour lui, un village où les gens hurlaient pour vendre leur marchandise, où ces satanées mouettes venaient voler les marchands, faisant redoubler leurs cris, son mal de mer lui revenait en mémoire à cause de l’odeur marine prenante mais le pire du pire se tenait devant lui. Encore aux abords du village, ne sachant pas encore s’il oserait faire face à la chose qu’il détestait le plus, la foule. Non, malgré ce que l’on puisse penser, il n’est pas agoraphobe mais il se sent mal a l’aise en sentant les regards des gens se poser sur lui. Lorsque deux personnes riaient ou faisaient des messes basses, c’était forcement pour lui. Sa paranoïa lui bouffait littéralement la vie…

En parlant de vie, sa présence ici en était question. A peine après son arrivé dans ce passé… Pittoresque dira-ton, il avait la connaissance du chef des rebelles… Enfin, pour lui, ce n’était pour l’instant qu’un simple soldat car celui-ci avait… « Oublié » de lui donner son titre…bien sur… Est-il que cette mystérieuse tête brulée l’avait envoyé en mission de recrutement, il se rappelait bien les mots sortant de la bouche du jeune homme :

« Maintenant que tu fais partit des rebelles, tu te dois d’accomplir ta première mission ! »

L’air de confiance en lui-même du roux à lunettes le rendait quelque peu admiratif, enfin jusqu’à ce que celui-ci lui donne sa fameuse mission.

« Hm… Tu iras en mission de recrutement à Drachin, mais ne te fais surtout pas prendre car sinon personne ne viendra te sauver… Et si tu arrive à faire rejoindre une personne à notre cause, ce passeport sera à toi »

Et oui, ce jeune blanc bec aux allures d’intello lui avait fait purement du chantage. Malgré son sang démoniaque, il ne put qu’accepter, sans avoir trop le temps de réfléchir il se retrouva aux portes du soit disant village.

Hinoiri secoua la tête pour récupérer ses esprits et une conclusion lui venue de suite : il devait entrer dans ce village, ce mêler à la foule et ramener quelqu’un, sinon quels problèmes pourraient lui tomber dessus…

D’un pas hésitant il traversa les rues du village portuaire, trouvant les dalles particulièrement intéressantes pour garder son regard river vers elles, il décida de trouver le bar du village, et au plus vite. Ainsi, sur sa route il put entendre un hurlement pur et dure transperce la cohue du marché, il n’y fit pas réellement attention et entra dans le seul bar du village au nom étrange « Le canard volant », la personne ayant donné son nom à se bar, devait avoir quelques litres d’alcool dans le sang...
Ouvrant la porte doucement pour la refermer avec autant de douceur, n’attirant pas les regards sur lui et comme une ombre se faufila jusqu’au comptoir pour y commander une boisson alcoolisé. Il scruta furtivement la pièce plus ou moins calme sans compter les alcooliques, mais n’y repéra pas de « proie » potentielle. Du moins pas jusqu'à l’arrivée fracassante d’une jeune… femme ? Du moins ça en avait l’air, même si sa façon de fonder sur le bar pour y commander un breuvage noir, attira son attention. Au vu du drôle de personnage, cela aurait pu être intéressant de la rallier à « sa » cause. Mais au lieu d’agir, il la fixa longuement du regard, pesant le pour et le contre de ses prochaines actions.

Ishu venait de faire un tour sur elle-même, ayant dévisagé tous ceux la regardant. Le fait que certains la fixaient ne la gênait pas réellement – après tout, libre à eux d'admirer une telle Grandeur -, mais la jeune femme trouvait amusant la gêne qu'éprouvait certaine personne à être découvert dans leur observation. Ces gens étaient ceux qui, quand leur source d'attention se tournait vers eux et ainsi, les perçait à jour dans leurs non discrètes oeillades, détournait innocemment la tête avec hypocrisie en pensant ne pas avoir été vu. Ces êtres-là faisaient intérieurement rire la borgne qui prenait un malin plaisir à recommencer maintes fois ce processus tant qu'il en était possible.
Après avoir exécuté un second tour sur place, ses yeux se posèrent sur le comptoir où elle constata qu'aucune tasse de café ne s'y trouvait encore. Fronçant légèrement les sourcils, elle tapa du plat de la main le bar et cria au serveur de se dépêcher, sinon quoi elle sévirait à coup de parapluie. Ceci fait, elle reprit son jeu d'observation mais cette fois-ci, s'arrêta avant de terminer sa rotation.

Non loin d'elle, assis au comptoir, elle repéra un homme qui, lui, ne semblait vouloir cesser de la fixer. Après une brève considération de bas en haut, elle en conclut qu'il avait, on ne serait comment, quelque chose de bizarre, notamment au niveau de ses cheveux : durant quelques instants, elle examina les quelques mèches violettes parcourant çà et là sa longue chevelure. De plus, il émanait de lui quelque chose qui éveillait la méfiance d'Ishu, elle seule sait pourquoi.
Elle fut tirer de son analyse quand elle entendit le tintement du verre rencontrant le bois. Sans plus attendre, elle saisit sa tant attendue tasse de café et le but d'une traite, bien que le liquide fût bouillant. N'en tenant pas compte, elle poussa un soupir d'aise et, avant que le barman n'ait le temps de s'écarter, l'attrapa par la manche et commanda une seconde tasse au plus vite. Sa soif était grande et son envie de caféine d'autant plus forte.

Une fois qu'elle eût avalé le contenu d'une ou deux cafetières, elle prit enfin le temps de refermer son parapluie qui jusque-là n'avait fait que gêner le passage – mais quelle importance ? Ils n'ont qu'à faire le tour. À cet instant, sa curiosité la poussa à tourner quelque peu la tête vers sa gauche : l'homme aux étranges mèches la regardait-il toujours ? Constatant que oui, elle entreprit tout d'abord de s'asseoir à l'une des chaises bordant le comptoir, puis s'accouda à celui-ci, tournée vers l'importun. Il n'y avait qu'un siège entre eux deux, siège qu'Ishu utilisa pour y caler son pied avant de lancer à l'inconnu :

« Vous savez, je sais que je suis incroyablement splendide et grandiose, mais ce n'est pas en me fixant ainsi que vous aurez mon autographe. »

Ce qu'elle disait lui paraissait évident : quitte à idolâtrer devant elle - ce qu'elle comprenait parfaitement -, autant se montrer franc et direct.

La policière assise à seulement deux tabourets du rebelle venait de boire, non, d’engloutir l’équivalence de plus d’une dizaine de tasse du breuvage sombre qu’était le café. Ca ne fut qu’étonné encore plus le garçonnet, mon dieu, sur quelle folle était ENCORE tombé.

Cette addiction pour le café lui rappelât quelques souvenirs de sa famille, comme son oncle, véritable dépendant au café qu’il en venait au point de déprimer si il n’avait pu avaler ne serait-ce qu’une gorgée en moins d’une heure.

Mais il ne put se plonger encore plus dans ses rêveries que la jeune femme, comme si le bar était son salon, posa nonchalamment les pieds sur le tabouret situé entre eux deux. Puis d’un air sérieux et sur d’elle, les mots qu’elles eurent dit firent comme un électrochoc pour notre Hino :

« Vous savez, je sais que je suis incroyablement splendide et grandiose, mais ce n'est pas en me fixant ainsi que vous aurez mon autographe. »

Qui était donc cette femme, qui par ses allures d'échappée de l'asile ce croyait être une star. Le jeune démon se posa la question si c'était le cas mais la seule chose qui put sortir de ses lèvres fut un petit couinement qui accentua sa position de faiblesses face à l'assurance de la jeune femme. Yeux presque exorbités, il chercha un moyen de replis dans la salle, une personne connue, une bagarre ou même un chien égaré, chose rare dans ces endroits là. Mais bien sur, il ne trouva évidemment, rien.

« L'aube de ce soir est-il nouveau ? Car le démon renaît de ce jour indigo.»

Une lueur douce envahit le bar remplit de ses hommes bourrus et ivre, la scène venait de s'illuminer et on put y voire une jeune elfe se mettre à chanter. Cela eu pour but d’apaiser toute les tensions présente dans la taverne. Le frêle garçon en ressentit de suite les biens faits, que cette musique était plus enivrante que n'importes quelles boissons. Tous les machos, marins et marchands étaient tournés vers le demoiselle aux allures angevine. L’intention qui lui était porter était telle que la grandeur qu’avait ressentit Hinoiri face à la jeune policière fut balayer comme un coup de vent.

« L'arbre accueil nos pleure, est il notre père ? Nous sommes les enfants malheureux de mère nature. »

Un soupir sortit de la bouche du garçon puis il se tenta à relever le regard vers la jeune policière puis des mots vinrent enfin à sortir à la place des soupires:

"Veu-Veuillez m'excusez... J'ai été impoli... de vous fixer ainsi... Mais... Hum... Vous me paraissez... Hors du lot, unique dans votre genre et j'en ai été... subjugué... Encore une fois... Pardonnez-moi."

Son regard reflétait une légère prise de confiance, mais connaissant le jeune homme, n'allait pas durer longtemps. Ses yeux aux couleurs des feuilles vertes fleurissant s’illuminaient au grés des lampes du bar, donnant un coté enfantin au jeune homme.

Il se permit de fixer une nouvelle fois la jeune femme, mais avec moins d'intensité, attendant une réponse de celle-ci et espérant qu’elle se présente au vu d’une future collaboration.

» Hinoiri Oracion
» Une journée a l'auberge... [pv Hinoiri Oracion/Vewen Myra]